Evidence

"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, 
il faut du bonheur et rien d'autre." 

Paul Eluard 

* 



Dans les élans nombreux de volontés conjointes 
De nous rejoindre pour causer, 
Pour dire un petit peu, pour écouter beaucoup, 
L’espoir écartelé entre audace et prudence. 

J’ai vu des guerres fratricides, 
Des partis pris sournois, de mesquines manœuvres, 
Qui n’avançaient pas bien l’affaire. 
J’ai vu des guerres meurtrières, 
Où les boucs émissaires en prenaient plein la gueule 
Sous les cris hystériques des clans organisés. 

Dans les élans nombreux de recherche commune 
D’un peu plus de sens à nos vies, 
Comme dans toute union, du pire et du meilleur, 
Et tant mieux si c’est passionnant. 
L’urgence est à la porte, il faut faire un effort, 
Pour peu qu’on sache encore le faire, 
Virer les reliquats de haine insalubre 
Et apprendre l’inverse, un peu, pour essayer. 

Car je n’ai pas vu que des guerres, 
Mais de profonds mystères qui font tout chambouler, 
Qui font grandir d’un coup vers quelque chose d’autre 
Que ce qui n’a pas d’importance. 

Chaque jour un peu plus, chaque nuit nouveau rêve, 
De ces chemins qui vont dans les jours dans les nuits 
Persévérer vers nos mystères, 
Ceux-là dont nous parlons, tentatives intrépides, 
De dire avec le fond des tripes. 
Allez ! C’est l’aventure unique et pour chacun, 
De tenter de comprendre l’autre, 
Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas gagné, 
Mais des fois ce sera tout bon. 

Alternatives des saisons, tout l’équilibre aux différences, 
Et l’enrichissement des séquences utiles 
Où l’on rie franchement sans plus rien de malsain. 

Et je me demandais, pensif seul comme un con 
Si les guerres étaient bien utiles ? 

J’avais vu le meilleur surgir des pires cas 
Que l’on croyait désespérés, 
Survivre à des tempêtes régulières annoncées, 
Des poètes encore secoués. 
Et puis tant que la mer existera encore, 
Les marins chercheront des îles, 
Parfois anthropophages, parfois végétariens, 
Ils finiront bien par s’entendre. 

Cette belle aventure était un pari fou, 
Alchimie insondable d’un vrai laboratoire 
Ou des pseudos coagulaient 
Parfois avec bonheur, d’autre fois tristement. 

Les souvenirs sont là, pour preuve qu’ils existent, 
Ces moments rencontrés à visages ouverts 
Qui restent inoubliables pour beaucoup d’entre nous. 

Le bateau tiendra l’eau, il est de bois solide, 
Mais il faudra refaire le pont et l’écoutille, 
Des remises en question, pour des remises à flots, 
Et pour aller plus loin encore vers du nouveau. 

Des moments de fatigue, des moments de confiance. 
De tout ce que l’on fait il reste quelque chose 
Et c’est bien sur cela que nous sommes d’accord. 

Quoi d’autre ? Une amitié discrète mais sincère. 



* 
A26050718 



http://www.youtube.com/watch?v=eaGepLSCGqQ