Evidence

Merci, merci, aux solitaires,

Aux esprits libres

Indépendants,

Loin des bêlants.

Toi seul là-bas,

Malade et fort,

Plus que beaucoup.

Dans la montagne

Plus qu’à la ville,

Dans le paisible

Plus qu’au bordel.

Merci toi là,

Seul comme un homme,

Devant ta fille

Qui est décédée.

Merci marin, seul à la mer,

Et ton silence plein de mots.

Merci l’humain, plus que la bête,

Merci pour ce regard unique.

Merci encore, j’aime ce mot,

Puisqu’il fait le tour de la terre,

Pour, loin des troupes de hurleurs,

Loin des hystéries collectives,

Ecouter encore quelques phrases

Qui valaient tous les brouhahas.

Merci pour ces rapports humains,

Epargnés du goût du pouvoir,

Ces élans de fraternité,

Sans nul besoin de séduction.

Merci encore, j’aime ce mot,

Parce que la gratitude est chaude,

A ces solitaires exemplaires

Qui allaient marcher dans des déserts.

Merci à tous les moments forts,

Passés, présents, et à venir,

En spectacles inoubliables

Loin des troupeaux loin des badauds.

A ces intimités messagères

D’un amour possible existant,

Parmi les rêves de voyages,

Des partages inespérés.

Tu veux de quoi, tu veux des rimes ?

Ok lecteur v’la le facteur,

Je ne sais plus ce qu’est un crime ;

Il meurt des millions à chaque heure.

Merci à quelques philosophes

Qui furent bons dans leurs conseils,

Qualifiés, dans leurs étoffes

Pour dire des mots pas pareils.

Merci à tout, finalement,

A cette histoire vertigineuse

A ces poèmes, oralement

Dans la mélasse gélatineuse.

Merci à tous, petits et grands,

Vieillards enfants et belles-mères,

Pour tous ces bien précieux moments,

Aussi purs qu’une vraie prière.

Et si je devais m’en aller

En n’emportant plus qu’un seul mot …

En lettres énormes j’écrirai :

Merci. Merci pour tout ce qui est beau !

P 170208 - 23

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