Evidence

Evidence

Si bien discrètement ....

 

 

 

 

 

 

As-tu regardé assez loin, 
Dans les possibles l'infini, 
Comme un ciel brillant dans la nuit, 
Un petit truc qui fait du foin. 

Un petit truc comme une zique, 
Qui vous transperce la conscience, 
Endormie, comme dit la science, 
Sans rien fumer. Pas de panique! 

Mettez donc vos télés par terre, 
Vous en apprendrez beaucoup plus, 
Quelques trucs fous, quelques astuces, 
Dans tous les tons dans tous les genres. 

On censure la poésie, 
Dès qu'elle fait un peu de bruit, 
Dès qu'elle prend un peu de vie, 
Qui va vous déranger l'ennui. 

Poètes, vos papiers! Venez rendre des comptes, 
A la société bien pensante des gens biens. 

Vous serez tolérés, avec un peu de chance, 
Si vous parlez beaucoup pour rien dire vraiment, 
On vous applaudira, des bisous, de l'encens, 
Des smileys pour combler des mots qui s'en balancent. 

Ils sont vilains, les mots, ils disent trop de choses, 
La poésie c'est bien quand ça fait pas de bruit, 
Ta gueule, poète! N'emmène pas d'ennuis, 
Ne réveille personne, ne sors rien de la nuit! 

Alors, qu'est-ce qu'il me reste à vous offrir donner, 
Ma poésie est chienne, à ce point qu'on l'efface, 
Elle va vivre ailleurs, on la suit à la trace, 
Alors je ne sais plus rien trop ce que vous voulez! 

Z'avez peur d'un nez rouge ? C'est le comble des combles! 
Je vais vous revêtir ma tenue de sortie, 
Noire épaisse et obscure, vais faire salle comble, 
Dans le genre Zola, ou Malheurs de Sophie. 

Faudrait redevenir un petit peu sérieux, 
Laisser la liberté aux mots pour s'exprimer, 
Que les conservateurs soient un peu malmenés, 
Sinon, sans prévenir, d'un coup on devient vieux. 

La censure est mauvaise, elle étouffe des voix, 
Mais les voix portent loin et voyagent beaucoup, 
L'amour tu crois savoir, tu crois comprendre tout ? 
Eh! t'en as de la chance, moi je reste sans voix! 

Et devant la prestance de votre cours martiale, 
Je ferais le dos rond, et trois mea culpa, 
Mais c'est pour rigoler, n'allez pas croire ça, 
Que je fais que ramer et que toujours je chiale. 

Ils sont une poignée, ici, à tout savoir, 
Des choses qui sont simples, et que vous compliquez, 
Ils vivent pour de bon, quand vous piquez du nez, 
Ils aiment pour de bon, ils ont de vrais espoirs. 

Alors, je dis un peu ou je dis rien du tout ? 
En me forçant un peu je peux bien chanter faux, 
Vous parler des fleurs bleues, vous parler des oiseaux, 
D'une langue de bois exquise à vos yeux doux. 

Une poésie 
C'est toujours jolie 
Ca tate du mot 
C'est très rigolo... 

Un papillon bleu 
Qui cligne des yeux.... 

Un scarabé vert 
Qui passe l'hiver.... 

As-tu regardé assez loin, 
Dans les possibles l'infini, 
Comme un ciel brillant dans la nuit, 
Un petit truc qui fait du foin. 

Qui fait du foin dans ta conscience, 
Non, jamais, ça t'arrive pas? 
Cette musique harmonica 
Qui, du coup, t'apprends la patience. 

Poète, ta gueule, sale mec, et fais voir tes papiers! 
Va jeter ta guitare, dégaine ton cardiaque, 
Ici c'est le cortex qui est hypocondriaque, 
La poésie, d'accord, si elle est lyophilisée! 

Dommage, j'avais rien à vendre cette fois, 
Je voulais partager 
Des choses impartageables. 

 

 

*




03/10/2011
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres