Evidence

Des mots d’amour semés, dont on ne sait plus rien, s’ils ont germé ou pas, s’ils vivent ou s’ils pourrissent. Des espoirs disparus, tout au long du chemin, et d’autres, retrouvés, pour que rien ne finisse. 
Cette lave qui monte, cette sève, ce sang, lorsque l’on est de tout tout d’un coup amoureux, et puis ces sentiments qui explosent en-dedans, d’impalpables puissances qui nous transforment au mieux. * 


Des mots d’amour semés en déterminations, 
Et depuis tout petit et depuis tout le temps, 
Jetés loin dans le ciel, pour des destinations, 
Bien improbables, sûr, confiés dans le vent, 
Avec toute la foi d’une même passion… 

Et le temps poussera des années devant lui, 
Jusqu’à user l’espoir, jusqu’à mettre à l’épreuve, 
Les yeux toujours fixés, dans l’épaisseur des nuits, 
Sur des ciels constellés d’étoiles toutes neuves, 
Pour faire patienter dans un mortel ennui… 


Comme il est compliqué, l’être humain sur sa branche, à s’écouter parler, à s’écouter penser, et pendant qu’il s’ébroue, et que sa raison flanche, l’amour dans l’atmosphère s’épuise à persister. 
Pendant qu’il dépérit, à gaspiller sa vie, à tout dilapider, le cadeau le plus cher, à courir après rien, après tout ce qui luit, il va, passe et s’en va, tout comme un courant d’air. 
Oh ! tous ces privilèges vrais, qu’ils soient bénis, pour ceux qui cherchent et trouvent, et gardent le meilleur, sans paraître excessif, des musiques infinies, sans plus de superflu, qui nourrissent le cœur. * 


Mais c’était d’obstinés chuchotements secrets 
Qui réveillaient le cœur, transi de léthargie, 
Comment expliquer ça, de joies qui étaient sacrées, 
Saturant la conscience d’un bonheur élargi, 
Plus vaste que les jours où nous étions navrés… 

Mais oui, des privilèges invisibles à l’œil nu, 
Dans des instants furtifs, puissants comme des flammes, 
Dans le cœur, dans la tête, sur les rêves déçus, 
Un regain d’énergie, où le soleil réclame, 
Le regard pour lui seul, c’était bien convenu… 


Et je suis là, j’écoute, attentif à tous bruits, à la moindre musique, à des signes subtils, je suis là simplement. Je suis là simplement, oui, vraiment, et malgré les regrets, et malgré la douleur, tout cela invisible, puisqu’en le cœur, tout cela si puissant, puisque l’amour. 
Et je marche à présent, perdu dans mes pensées, dans cette forêt vaste, quand j’en prends la conscience. Parfois, sans prévenir, tout devient musical, et tout d’un coup tout change et voilà le présent. * 


Solitude obligée, et bien fondamentale, 
Un fond de nostalgie, incrusté jusque l’âme, 
A des langages ouverts, amoureuses spirales, 
De joies non partagées coloriées de charmes… 

Musique bien étrange, obstinée et présente, 
Depuis le tout début des plus loin souvenirs, 
Plus fort que des souffrances, qui deviennent étouffantes,
Un espoir insensé toujours en devenir… 


Fou musicien, qui joue dans le désert et s’obstine et s’acharne, un jour viendra, où toute la musique parviendra quelque part, un jour viendra, où d’un coup dans les cœurs ce sera différent. * 


Oui, folie incomprise dans les folies d’usage, 
Intransmissible appel, lumière intérieure, 
Qui résiste aux ténèbres des plus mauvais présages, 
Qui préserve du froid par un peu de chaleur… 

Fou plus que ça encore, qui croit ou plus rien n’est, 
Un impalpable écho aux rêves les plus vastes, 
Et, musicien certain, encore plus que jamais, 
Qui sait jouir de l’éclat des multiples contrastes… 


« Et puis l’humilité, comme une aide précieuse, pour ne pas oublier que, en chaque rocher, il y a la même force et la même inertie. » 
« Oh ! oui, de ton état de tristesse absolue, il faut seulement voir cela resté ouvert, oh ! oui quand dans le noir jure l’obscurité, une infime lueur qui appelle la clarté. » * 



Rien du tout qu’une pierre, ramassée en chemin, 
Petit bout de montagne avec tous les vertiges, 
Rien du tout qu’un bâton, trouvé là dans un coin, 
Pour dire le parfum des forêts de prestige… 

Toute la poésie d’une fraction du temps, 
Dans la soudaine ampleur d’un bonheur justifié, 
Des raisons d’espérer, et d’aller de l’avant, 
Par delà les obstacles vaincus et défiés… 


« Et puis lorsque des larmes brûleront ton regard tu te rappelleras peut-être l’important, peut-être d’un seul coup des portes s’ouvriront, comme feront aussi des fenêtres fermées, et tout d’un coup l’espoir, comme un grand sentiment, te saisira la main et t’entraînera loin. » * 


Te saisira la main, et t’entraînera loin, 
Plus loin encore que ça qu’on peut imaginer, 
Où souffle l’air nouveau d’une force témoin, 
Que tout reste possible aux plus fortes marées… 

Et malgré les désirs de partir pour de bon, 
Là où n’est que musique et paix, sans la douleur, 
D’abréger l’illusion de ces pauvres façons, 
D’un petit peu de joie, pour beaucoup de malheur… 


Et l’ombre répondait que sur la même sphère des robots et des machines déglutissaient les arbres et puis la vie. Que les animaux reculaient et s’éteignaient sans qu’on n’en parle plus, et que chaque jour plus les fleurs du pétrole remplaçaient celles des champs. 
Mais là où tournait la mouette un rayon de lumière se fraya un passage jusqu’à piquer la plage. 
Le sable à cet endroit devint doré. * 


Et à ce désespoir complet le plus profond, 
Un sourire imprévu au milieu de plus rien, 
Le souffle d’une vague, qui roule l’horizon, 
Dans un fracas d’éclat qui rétablit le lien… 

Dans ton dos le chaos d’un monde à la dérive, 
Qui meurtrit le soleil en le voilant sévère, 
Juste là, devant toi, quelques mots qui s’écrivent, 
En lettres de lumière d’une pure prière… 

Aventure éphémère bien étrange, et pourtant 
Cette foi acharnée vers un seul sentiment… 



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P 22090615 



* "Avec vents et Marées" (extraits) 

http://www.youtube.com/watch?v=mO25PNmF2Kg