Evidence

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Et si ça me faisait du bien d'écrire .... ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Et si ça me faisait du bien d’écrire 
Pourquoi je me gênerai ? 
Et si ça me faisait du bien de rire 
Pourquoi je m’en priverai ? 
Peu m’importe que chaque rime 
Soit observée au télescope, 
Soit disséquée au microscope, 
Et soumise au quota des crimes. 

Moi, on m’appelle certains jours 
Le troubadour ou le métèque, 
Des étiquettes pleines d’amour… 
Des jalousies de cinéthèques ! 
J’emploie des mots que j’inventionne 
Pour sculpter le brut de l’idée ; 
Alors, à des jours j’intentionne 
De vous dire la vérité. 

Celle qu’on ne veut pas entendre, 
Celle qu’on fuit dans tous les trous 
Des conversations pour se pendre 
A des excuses à tous les coups ! 
On m’appelle poète certains jours, 
Mais j’me méfie des intentions, 
De leurs apparences d’amour ; 
L’amour est rare… sans prétention ! 

Je n’l’ai croisé que deux trois fois, 
Chez les êtres doués de raison, 
Et mille fois plus plein de fois 
Dans les montagnes et les saisons ! 
Oui, tout le monde a ses secrets 
A partager avec prudence, 
Et ses espoirs, et ses regrets ; 
Ses soleils et ses purulences ! 

On se réjouis de mes déboires, 
On me souhaite de bien crever ; 
Vous allez donc avoir à boire, 
Et à croquer et à manger ! 
Certains jours, c’est vrai, j’ai la peste, 
Si je dois croire quelques-unes, 
De ces personnes, prestes et lestes 
A interpréter les lacunes ! 

Mais peu m’importe, en vérité, 
Les étiquettes multicolores, 
Qui vont changer, de l’unité… 
A des multitudes d’efforts ! 
Ben oui, je suis qu’un rmiste, 
Un pauvre mec un déjanté, 
Mais je jette tout sur la piste ; 
Rien à perdre, et tout à tenter ! 

Qu’ils se réjouissent de mes cuites, 
Et de ce qu’ils croient mon malheur, 
Qu’ils s’incarnent dans les poursuites, 
De leurs certitudes d’honneur ! 
Le théâtre, j’aime bien aussi : 
Il est si présent en tous temps ! 
Décevant, ou bien réussi ; 
Plein d’hivers ou plein de printemps ! 




Le pauvre mec il dort en moi, 
Comme celui qui écris des vers… 
Ils cohabitent même des fois 
Dans des cinémas à l’envers ! 
Ecrire, écrire pourquoi ? 
Pour ramasser des fleurs séchées ? 
Une larme à des mots, des fois, 
A des endroits qui étaient cachés ? 

Je m’en fous, ce monde est bancal, 
Et j’ai d’autres chats à fouetter, 
Pour m’occuper le dominical 
J’ai même pas de fouet… c’est raté ! 
C’était quoi la question déjà ? 
Ah ! oui ! on écris, mais pour quoi ? 
Pourquoi on va de telle page à 
Celle-là déjà qui dit quoi ? 

Les amitiés qui auront franchies 
Avec succès les décennies ; 
On rira dans nos barbes blanchies 
Avec grande parcimonie ! 
Je suis tout ce que vous voulez, 
A vous de juger mes seuls juges… 
Laisser vos rêves libres, aller 
Dans leurs beaux jours, dans leurs déluges ! 

Je vais tremper dans l’encrier, 
Mes doigts, pour faire des graffitis, 
Et tant pis si j’entends crier ; 
J’suis mauvais élève gratis ! 
Certains jours, on m’aime beaucoup, 
On m’encourage et on me pousse… 
C’est le mépris, à d’autres coups ; 
Il y a des baromètres qui toussent ! 

Et comme John, je fais du blues, 
Parce que ce monde il est bluesant, 
Sauf d’autres fois, le coup accuse, 
Des moments vifs mais souriants ! 
A d’autres fois on me fracasse ; 
On vient me casser mes crayons, 
Mes pages blanches on les froisse ; 
On rêve de me voir en prison ! 

Et si ça me faisait du bien d’écrire 
Pourquoi je me gênerai ? 
Et si ça me faisait du bien de rire 
Pourquoi je m’en priverai ? 
Peu m’importe que chaque rime 
Soit observée au télescope, 
Soit disséquée au microscope 
Et soumise au quota des crimes ! 

Et qu’il m’importe, si je reste incompris, 
Peu de chose au regard de ça : 
Ces moments joyeux qui sont pris, 
Malgré tous ceux-là qui sont las, 
Ces espérances justifiées 
Comme un embrun sur le visage, 
Un sentiment vérifié 
Dans de bien précieux paysages ! 




Que valent nos dissertations 
Sur les présomptions de bonheur ? 
Que valent nos dessinassions 
D’airs indignés dans nos clameurs ? 
Alors bon, je vais me coucher, 
Sur une planète en pétard ; 
Demain sera un jour tâché 
De son quotidien de bobards. 

J’ai pas de chance, mais une fois, 
J’en ai eu beaucoup d’un seul coup, 
De rencontrer, pour une fois, 
Des gens qui parlaient pas beaucoup ! 
Qui démontraient, mieux qu’un exemple, 
Le meilleur côté de l’humain, 
Sans rien de mensonge, et sans temple, 
Sans chapelle pour les forains ! 

C’était plus la même planète ; 
Tout le monde se respectais ; 
La haine, elle était obsolète, 
Il n’y avait plus rien au rabais ! 
C’était comme de l’oxygène 
Au goût si pur qu’on n’oublie pas… 
Un sentiment que rien ne gêne 
Sans plus d’entrave à chaque fois ! 

Alors voilà, je vous salue, 
Vous tous qui tout pareil que moi, 
Cherchez, cherchons un sens voulu 
A ce monde qui fait ses lois ! 
Avec sincérité, ou avec imposture, 
Notre cœur ou notre cerveau, 
Ce qui prendra de sens, la meilleure tournure 
Qui nous éloigne du caniveau ! 

A cette époque volcanique 
De l’histoire des êtres humains 
A des vitesses électroniques 
Des pensées qui font leur chemin ! 
Que sommes-nous ? Des vagues seules 
Qui déferlent sur l’infini 
D’un océan, où tous qu’ils veulent, 
Le meilleur sans payer le prix ! 


Quelque fraternelle amitié, 
A des moments inattendus, 
Dans des salons qui font pitié, 
Par leurs contenus entendus. 
Rien à vendre, rien à cirer, 
Dans le sens des poils qui s’échinent 
A se congratuler serrés 
Qui ne voient plus rien d’un peu vrai ! 


*


02020622 


A Franck, Thierry, Françoise, et quelques autres ... 

 



12/03/2012
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