Evidence

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Ce sont ses derniers mots ....

 

 

Tu sais, m'a dit le vent, j'en ai un peu ma claque,
De me faire chier à ventiler des morts,
Ils y vont tout tordus, à côté de la plaque,
En engueulant le ciel se plaignant de leurs sorts.

Ce sont des cérébraux aux calculs algébriques,
Qui se donnent des airs, je n'en serai pas fier,
Ils vendent ce qu'ils ont, leurs culs nus et lubriques,
Ou bien leurs âmes et vont se réfugier derrière.

Veux-tu rester ami d'un qui n'a rien à dire ?
Je préfère rester muet ce soir je te l'avoue,
A les voir peaufiner leurs images, quel rire,
Ils se prennent au sérieux dans un monde de fous.

Ils ont des mots polis qui tournent dans leurs cercles,
Pour planquer les idées qu'ils ne disent jamais,
Et ça se prend à croire en faisant des spectacles,
Qu'ils ont de la noblesse comme ils l'auraient rêvé.

Il y a dedans leurs cœurs des vides pathétiques,
Ils manquent de courage, ils n'ont jamais le choix,
Préférant préserver leurs orgueils chimériques,
Ce que l'on pense d'eux remporte tous les droits.

C'est du mauvais théâtre, je m'emmerde à mourir,
A les voir se flatter pour paraître exister,
Ils ont besoin de ça, pour un peu se nourrir,
Parce qu'ils crèvent de faim dans leurs jours falsifiés.

Et ils s'envoient des fleurs, ils se renvoient des fleurs,
Des bouquets hypocrites de mots conventionnels,
Ils ont froid tout le temps, ils cherchent les faveurs,
Et les admirations d'un public passionnel.

Las, ils sont tristes et gris, ils ne font pas envie,
Mais qu'est-ce qu'ils sont risibles à vouloir exister,
Lorsqu'ils sont déjà morts, leurs visages le dit,
Même sous des cosmétiques vaines de pitié.

Allez, je m'en retourne vers des sommets déserts,
J'y trouverai mon compte à tous vous oublier,
Continuez vos pas, allez à vos affaires,
Faites vos cinémas devant vos sabliers.

Tu sais, m'a dit le vent, il y a trop d'hypocrisie,
Et si tu es subversif tu seras censuré.

Leurs croyances bornées, risibles frénésies,
Leurs béquilles tordues dans leurs jours torturés.

Je vais souffler des mots sur un autre clavier,
Loin des mensonges tords truffés de vanités.


*

Michel Liotard

 

Clic:

http://fr.youtube.com/watch?v=iGHulvwZiAo&feature=related

 



25/06/2008
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