A la vie, à la mort ....
« A elle seule, la vie est une citation. »
Jorge Luis Borges
*
Au fond, droit devant toi, jusqu’où portent tes rêves,
Il y a ce que tu vois, et ce que tu espères,
Dans l’instant du présent, tu te sers de la sève,
Qui monte dedans toi pour bâtir tes repères.
Comme un fou sur la mer, qui affronte les vagues,
Tu ne vois pas plus loin que l’écume des jours,
Obstiné marin, sûr, tes sentiments divaguent,
Au gré de l’océan où se fait ton parcours.
Comme un homme fragile, sur une terre instable,
Tu voudrais le meilleur, quelle idée singulière,
Une raison de vivre, un argument valable,
Pour libérer l’amour de tristes muselières.
Comme un poète, au bout de vaines tentatives,
Tu t’exposes pareil pour guetter l’avenir,
D’une douleur certaine, lancinante et vive,
Tu avoues ton impuissance à garder un sourire.
Comme une fièvre forte, qui percute les tempes,
Tu vas des jours foireux aux présages multiples,
T’accrocher déglingué, à cette ultime rampe,
Faire une acrobatie de plus dans les périples.
Comme un désespéré, tu t’obstines pourtant,
Malgré les loups qui hurlent, les microbes et les guerres,
La surpopulation, les séismes violents,
Tu t’obstines en la vie en des journées amères.
Comme un pari stupide, tu relèves en défi,
Cette étrange aventure aux contrées hasardeuses,
Et meurtri tout fourbu, tu n’as plus pour profit,
Qu’un avenir cerné de luttes ténébreuses.
Au fond droit devant toi, tu peux placer tes rêves,
Il y a ce que tu crois, assez si tu l’espères,
Dans le temps du présent, tu te sers de la trêve,
De ce petit instant pour l’adversité taire.
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