Stephen Jourdain
Stephen Jourdain
Enseignement
« Pas de mots, écrit Stephen Jourdain, pour parler de la valeur atteinte dans cette conscience de soi ; pour dire l’immensité présente en elle ; pour suggérer la dimension de l’évènement qu’est son jaillissement, la révolution qu’elle introduit à la racine même de l’expérience d’exister, le bouleversement qu’elle apporte dans la conception de la réalité. Pas de mots non plus pour évoquer le degré de la certitude éprouvée, par celui qui vit cette conscience, de l’impossibilité de s’enfoncer plus loin qu’ici vers le cœur et la vérité de l’existence - sa conviction de connaître l’ultime accomplissement de la vie ». (Extrait de Stephen Jourdain « L’homme et la connaissance »)
Q - Qu’avez-vous fait, immédiatement après que cela se soit allumé en vous, la première fois ?
R - je suis resté une heure ou deux éveillé, dans l’obscurité, oeuvrant « l’éveil », grattant l’allumette et provoquant la flamme - qui était une même chose que le geste par lequel je la faisais brûler - et jouant un peu avec cela, je crois, avec émerveillement. Le lendemain matin, ma première pensée a été « l’éveil », et savais-je toujours faire le geste ? J’ai découvert que oui, je savais, que cette chose miraculeuse était toujours là, et qu’elle serait présente jusqu’à ma mort, car je n’oublierai jamais le geste. (« La vie à l’endroit » 1965 - questions et réponses)
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Il décrit son œuvre comme « un témoignage qui nous apprend à naître à nous-mêmes, à ne jamais nous perdre dans un pseudo-réel illusoire ou fictif que nous prenons pour la réalité quotidienne. Il nous enseigne surtout la possibilité d’être inaltérablement en recul par rapport à notre identité, sans pour autant récuser les couleurs de la vie. C’est paradoxalement de cette distance à soi que jaillit la personne humaine dans sa plénitude suprême. La « bonne nouvelle » qu’il délivre exige à la fois un regard d’enfant et une vigilance de tous les instants. Il est impératif de « veiller », de laisser brûler le « je suis » fondamental sans l’abandonner jamais dans les cendres de ses attributs ».
Citations
- « Il est bien une chose telle qu'une ultime identité de l'individu humain... Mais cette identité tient tout entière dans l'acte par lequel l'individu humain se reconnaît comme irréductible à toute sienne identité, serait-elle ultime." (L'autre rivage)
- "Chaque homme, je le suppose, une fois au moins dans son existence, est tombé en arrêt, comme foudroyé, devant ce mystère des mystères : mon être intérieur s’apparaissant à lui-même. Devant le phénomène de la conscience. Je me sais !!! »
- « Je suis le secret enfoui dans l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, dans le houououhh du vent s'engouffrant dans le conduit de cheminée, dans les cent mille doigts de l'averse de neige, dans la nacre d'un matin de printemps, dans le message muet d'un alignement de marrons d'Inde, dans la déclivité de la plage et la danse des poux de sable ; je suis ce qui jadis vous rendit vivant, je fus l'instigateur de tous vos émerveillements, de tous vos étonnements, je suis l'unique raison pour laquelle quiconque, jamais, s'aima et aima, je suis le secret qui irrigua chacun de vos secrets d'enfant, je suis l'ange que tout enfant porte en filigrane et que vous avez tué. Je suis vous. »
- « On ne peut séparer la sensibilité poétique de l'intelligence. L'homme intérieur a la forme d'une montagne, tel l'Everest. Cette montagne a deux flancs, le flanc de l'intelligence et le flanc de la sensibilité. Et puis tout en haut de la montagne, les deux se croisent et cela s'appelle la conscience pure. Mais il faut faire l'ascension des deux côtés à la fois. » (L'Irrévérence de l'éveil, suivi de Le Génie est un enfant)
- « Notre essence spirituelle est l'unique source de tout. C'est notre propre essence qui est à l'origine de ce que nous nommons le monde – et par « monde » j'entends non seulement la réalité dite extérieure mais aussi mon esprit, mon esprit dans mon corps, mon corps dans le monde et le tout emmené par le temps. En d'autres termes, tout jaillit du tréfonds de nous-mêmes. Notre essence est créatrice. Originellement, c'est-à-dire maintenant, tout de suite, immédiatement – je ne parle pas d'origine historique mais d'origine instantanée – cette source qui est en moi génère le monde : elle produit la réalité sensible aussi bien que mon esprit et mon corps. » (L'Irrévérence de l'éveil, suivi de Le génie est un enfant)
- « – On dit que la « réalisation » est une seconde naissance. C'est celle de la créature humaine, de l'humble moi humain ? – « L’éveil » est venu et il n’est rien resté de l’homme que j’étais jusqu’à ce que cette lame coupe net le fil de ma vie. Cette humanité-là a été consumée, anéantie, dans sa trame et dans son écume. Ce que j’appelais « mon esprit », que j’étais et pratiquais avec une rare ardeur, et ce moi pensant, voulant, qui en était l’habitant, et que je considérais comme le fin du fin, l’indépassable performance, en matière d’intériorité – tout ceci a rejoint le néant des rêves que l’éveil foudroie. Et quelque chose d’entièrement neuf, de totalement inédit, est né. Et cette chose flamboyait comme Dieu. En fait, si j’élimine du mot tous les sens qui lui sont étrangers et le parasitent, je dois dire que j’avais bien affaire à Dieu et à ses feux inouïs … Ce qui venait de naître, de naître des cendres de l’homme, était Dieu. Quelle commotion, Dieu ! Quelle commotion que d’apercevoir le visage de Dieu ! … Quelle commotion que d’apprendre que les traits divins sont ceux de l’homme ! » (Première personne)
- « L’éveil » est je, moi, « un sujet sans yeux voyant, sans lumière, un objet sans apparence qui n’est autre que ce sujet voyant, se voyant. Ceci, à bout portant ». « Je » s'engendre lui-même. « Je » est cause pure de soi. » (Première personne)
Œuvre
Livres :
- "Allégresse du premier jour" (introduction de Roger Godel) in Synthèses N° 155 - avril 1959
- "Tout remue" in NRF N° 107 - novembre 1961
- "D’authentiques nuages de campagne" in NRF N° 116 - août 1962
- "Cette vie m’aime" (postface jean Paulhan) Prix Fénéon - Le chemin, Gallimard - 1962
- "L’étoile soi" in Tel Quel (Le Seuil) N° 13 printemps 1963
- "Une unique expérience" in Tel Quel (le Seuil) N° 21 printemps 1965
- "La vie à l’endroit" in l’Homme et la Connaissance (le courrier du livre) - 1965
- "Deux sentiers abrupts vers un déclic" in L’homme et la Connaissance (Le courrier du Livre) - 1965 .
- "Histoire à veiller debout" in La Traverse N° 4 printemps 1971
- "Il n’y a pas il n’y a pas" in La Traverse N° 5 Automne/hiver 1972
- "Quelqu’un" in Le Cahiers du Chemin (Gallimard) N° 18 - avril 1973
- "Inventaire" in La Traverse N° 7 - automne/hiver 1973
- "Eveil" in Port-des-Singes N° 7 - automne 1979
- "Eveil" éditions Le Temps qu'il fait - 1985
- "La Flèche de talc" (précédé d’une lettre de Jean Paulhan) Le Temps qu’il fait - 1986
- "La vie à l’endroit" (réédition) in 3eme Millénaire N° 1 - Printemps 1986 .
- "Une fausse compagnie" in 3eme Millénaire N° 2 août - 1986
- "Cette vie m’aime" (réédition) Le Temps qu’il fait - 1987
- "Nova" in 3eme Millénaire N° 5 - printemps 1987
- "Les instants" in 3eme Millénaire N° 8 - Hiver 1987/1988
- "Entretient avec Stephen Jourdain" in 3eme Millénaire N° 13
- "Entretient avec Stephen Jourdain" in 3eme Millénaire N° 15
- "Première personne" (préface de Raymond Oillet) Les Deux Océans - 1990 .
- "Péril en ma demeure" in 3eme Millénaire N° 21
- "Le Dévoilement" in 3eme Millénaire N° 22
- "L’Irrévérence de l’Eveil" (co-auteur Gilles Farcet) Les Éditions du Relié - 1992
- "Massacre" in L’Originel N° 1 - 1993
- "Emerveillé, je fais tourner lentement le prisme du rêve corse" in L’Originel N° 1 - 1993
- "Tout le reste est littérature" (en guise de postface au livre de Gilles Farcet: La ferveur du Quotidien) 1993
- "L’Illumination Sauvage" (postface Raymond Oillet) Éditions Dervy - 1994
- "Une espèce de bouffée de bon sens existentiel" in Terre du ciel N° 23 - 1994
- "Eden" in Poésie 95 (Pierre Seghers Fondateur) N° 57 - avril 1995
- "Cahiers d’Eveil I : Le plus haut degré d'amour de soi" Les Éditions du Relié - 1995
- "Cahiers d’Eveil II : L'étoile Soi" , Les Éditions du Relié - 1997
- "L’Autre Rivage" Éditions Dervy - 1997 .
- "Une Promptitude Céleste" (Cette vie m’aime, Eveil, La Flèche de talc) Les Éditions du Relié - 2000
- "Le Grand Plongeon" (conférence à la Sorbonne) Le Mercure Dauphinois - 2000
- "Voyage au centre de soi : la traversée des apparences internes" Accarias L’Originel - 2000
- "Radical Awakening" (traduction de L’irrévérence de l’éveil) Inner Directions Publisher (USA) - 2001
- "Una, un amour philosophal" Les Éditions du Relié - 2001
- "Moi, l’évidence perdue" Accarias L’Originel - 2002
- "La bienheureuse solitude de l’âme" Accarias L’Originel - 2003
- "L’Irrévérence de l’Eveil suivi de Le Génie est un Enfant" Accarias L’Originel - 2005 .
- "Ambre : chroniques aquarellées d’un zénith de l’amour" (préface de Gilles Farcet) Accarias L’Originel - 2008
Manuscrits :
- "Soleil Comanche" édition de l'auteur
- "Fantaisie en Je Majeur" édition de l'auteur
- "Elle, une grande promesse nuagée de sang"
- "Je, l'ultime richesse"
- "Daphné"
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Films :
- « La Folle Sagesse » Carole Marquand et Stephen Jourdain, Alizée Diffusions, DVD
- « Paroles d’Hommes » Arnaud Peuch, Abrasiv Productions, DVD
- « Le camp de base de l'éveil » conférence enregistrée le 3 septembre 2005 à Montréal, les événements vox populi
(Source Wikipedia)
http://www.youtube.com/watch?v=8vR3aBZIGoU
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