Evidence

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Si j'écrivais pour toi ....

 

 

 

« En fait, il est probable que la « nature » réalisera toujours son équilibre … fût-ce en supprimant l’être humain. Ce qui permet d’affirmer que la « protection de la nature » est avant tout l’expression de l’instinct de conservation de l’espèce humaine. »

« Il est assez clair que l’Occident aurait bien besoin d’apprendre les vertus d’une certaine paresse, et de perdre son obsession de la chronophagie pour accepter de prendre le temps de vivre. »

Alan Watts

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Si j’écrivais pour toi ….


Si j’écrivais pour toi, Albert, foi de mémoire,
On parlerait des cuites, des années de pension,
Sur le cours Mirabeau, les étudiants d’en face,
Les étudiants d’ici, et les coups de baston, des fois,
Entre fac de psycho et fac de médecine.

Et puis de ces soirées, où les filles étaient belles,
Et où l’on comprenait la musique du temps,
La musique des mots, quand ils transportaient loin,
Nos rêves agrandis qui allaient jusqu’à la mer
Dans les calanques de Cassis
Avec les amis peintres, poètes et musiciens.

*

Si j’écrivais pour toi, Donald, c’est Amsterdam,
Qui revient en mémoire avec ton Australie,
Quand les bourgeois mataient devant les coffee shop
En te triangulant des jugements carrés.
Et puis de ces fous rires, c’était de circonstance,
Avec les Japonais et les femmes de Guyane.

*

Si j’écrivais pour toi, Myriam, je dirai tout
Ce que tu m’as donné en un temps un espace,
Des forces inoubliables, des images encore,
Que savent voir mes yeux en suivant mon regard.

*

Si j’écrivais pour toi, inconnu de passage,
Je te dirai des choses, que tu sais sur la terre,
En Chine on prend son pied, en regardant le zèbre
Se faire bouffer par le lion.

*

Si j’écrivais pour toi, je n’arrêterai pas,
Me faudrait des forêts et puis des pages blanches,
Et des nuits blanches encore et de ces sentiments
Qui n’ont plus rien à voir avec des émotions.

*

Si j’écrivais pour toi, j’éclaterai de rire,
Et le sol sous tes pieds où tu frimes, Maxime,
Vibrera juste à peine sous tes coups d’ambition,
Tu seras vaniteux, je l’ai déjà écris.

*

Si j’écrivais pour toi, vers ton grand désespoir,
Je te dirai tiens bon, les passages se passent,
Les pires tremblements de nos pauvres existences
Font partie du décor pour qu’on grandisse encore.

*
Si j’écrivais pour toi, l’enfant qui me regarde,
Je te dirai fais gaffe à ce monde il est con,
On te prépare en douce des futurs impossibles ;
Rien que pour respirer faudra t’époumoner.

*
Si j’écrivais pour toi, mon amie ma complice,
J’écrirai tout de go sans plus de défiance,
Tu sais, ces mots légers comme un souffle de vent,
Que l’on sait non jugés et juste interprétés.

Ces paroles faciles qui glissent sans problème,
Parce qu’il n’y a plus d’obstacle, juste une liberté,
Cet élan fraternel même pas qu’on se force,
Dans ces mots qu’on écrit juste avec nos regards.

*


Si j’écrivais pour toi … !
Si j’écrivais pour toi … !

Mais je ne fais que ça …



*

 240507 – 02


* Illustration: "Baobab" - Huile sur toile de Brigitte

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http://fr.youtube.com/watch?v=TurEALNIzQM&mode=related&search=

 

 



02/02/2008
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