Evidence

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Quand il parlait de connerie il disait vrai ....

 

 

 

 

    Babylone écarlate brûlait au soleil chaud. Dans les montagnes d’Afghanistan on respirait du sable. Une centaine de morts quotidiens en Irak, et les crimes et les meurtres et les cuvettes de vomissures du pas beau de l’humanité. 

    Plus calme, ici, quand il pleuvait de vulgaires parapluies suffisaient. Il ne pleuvait pas des bombes, juste une pluie acide. Mais ça suffisait bien pour les voir râler et maudire les nuages. 

    Tu te souviens, Barbara, quand il parlait de connerie il disait vrai. 
    Quand tous les poètes du monde s’apercevaient qu’ils aimaient la vie, et qu’ils n’avaient pas l’intention de se voir confisquer la musique, ni les plus grandes fragilités de la force, ni cette obstination à chercher dans le mieux qui se puisse trouver. 

    Le cordonnier qui sentait le cuir prenait un verre près du boucher qui sentait le sang. Derrière le comptoir le chien devenait dingue, il se crispait sur ses cellules olfactives, fantasmait sur des paradis aléatoires. 

    Il y avait la petite boulangère avec l’accent du sud qui n’en revenait pas. Il faut dire qu’elle en entendait tellement. Futée, à la manière dont on lui demandait un croissant elle savait à qui elle avait à faire. 

    Il y avait du monde, il y avait du peuple. Ce qui fait des mondes. Ce qui fait des peuples. 
    A l’horizon bardés d’arsenal des guerriers 
    Vont profonder le ciel de leurs armes à la con. 

    Tu te souviens, Barbara, quand il parlait de connerie il disait vrai. 
    Et c’était toujours l’amour qui était plus fort que tout. 


     2007 


15/03/2011
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