Evidence

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Mise en scène ....

 

 

A gauche, le chœur des donneurs de conseils:

« Tu devrais faire ça, … si j’étais à ta place…! »

Pour paraître plus crédibles, avec l’air grave de la certitude:

« La vie c’est comme ça,
il ne faut pas croire que,
moi je te le dis, c’est pas comme cela,
c’est comme ceci,
tu peux me croire,
fais ainsi, non comme cela… »



Dans le fond la chorale de ceux qui ont tout compris:

« La vie, je la connais,
tu sais, je suis blasé,
tu vas pas me la faire,
à moi, j’ai mes idées,
je suis sûr de cela et n’en démordrais pas. »

Pour paraître plus grands, se dressants sur leurs pieds:

« Allons, ferme ta gueule, je sais ce que je fais,
je te le dis les gens sont cons, c’est évident,
je n’ai rien à apprendre de rien, ni de personne. »



A droite, dans le fond, le clown ivre du doute:

« Mais êtes vous bien sûr d’avoir trouvé cela,
que vous cherchez,
ou avez-vous cessé,
dans le renoncement, la curiosité,
êtes-vous si savants
que vos vies soient parfaites,
êtes-vous si heureux,
que vous parlez si sûrs? »

Il s’avance d’un pas et, regardant la foule:

« Ha! ha! ha! ha! ha! ha!
permettez-moi de rire,
de vos ego, acteurs plus souvent que vous-mêmes,
j’aperçois vos nez rouges, sous vos sourcils froncés,
allez venez
mes frères
on va faire des fêtes. »



Au premier plan, tout seul, bien dans l’expectative:

« Je passais par hasard, un temps déterminé,
parmi la foule et seul pourtant parmi des rêves,
et comme tout le monde, je cherchais le bonheur,
à ma façon, bien sûr, il en est tellement.
Et comme vous je plante, et je cherche et je rame,
et j’essaie de comprendre, et j’apprends de partout,
et tantôt plein d’espoir, tantôt découragé,
je me sens bien vivant ou bien mort tour à tour. »

Et encore plus tout seul, toujours au premier plan:

« Je peux bomber le torse, pour un peu la jouer,
mais je sais bien au fond cette misère en moi,
ce manque, cette soif d’absolu insatiable,
et je sais qu’il me manque encore cet essentiel,
vers lequel je m’en vais, dans l’espoir de trouver. »



Au-dessus de cela, la lune suspendue:

« Ma fois, je m’en balance de toutes vos histoires,
je ne fais que tourner, comme je sais le faire,
Autour de vos folies depuis la nuit des temps. »

En se cachant la face, mais restant suspendue:

« Et quand vos vies sont courtes, la mienne elle s’étire,
depuis bien avant vous et ira bien après,
je regarde passer vos idées, vos déchets,
je roule dans ce ciel qui vous fait tant envie. »



Le ciel dans sa grandeur:

(Non, non, non, ne touchez pas à ça, c’est bien trop compliqué, laissez le spectateur se faire à son idée,
et selon son envie selon ses convictions!)



Dans le fond de la scène, le brouillard se dissipe et paraît la montagne:

« Que vous êtes petits, que vous êtes minus,
vos odeurs de grillades chatouilles mes sommets,
quand peu d’entre vous osent,
me gravir en entier,
quand peu d’entre vous savent l’ivresse en ma hauteur,
reculer l’horizon sans fin dans ses limites. »

Un silence en écho, reprenant ses propos:

« Non, ce n’est pas gratuit d’arriver à ma tête,
il faut suer, forcer, vouloir se dépasser,
mais pour ceux-là qui marchent sans se décourager,
je donne tout de moi, le meilleur et l’ivresse! »


Dans la fosse, l'orchestre:

"On joue, depuis que nous jouons,
toutes les partitions,
qu'elles soient dramatiques, épiques ou lyriques,
pour plus d'intensité, pour un plus grand relief."

Et jouant de plus belle:

"Depuis qu'avec le vent, depuis qu'avec des cordes,
depuis qu'avec des peaux,
nous faisons vibrer l'air, pour qu'il soit lumineux,
juste un peu de plaisir
en expansion
pour faire un vrai bonheur
et partager."


Depuis la nuit des temps....

*

http://uk.youtube.com/watch?v=DXEtyB3cYWk&feature=related

 

 



10/04/2008
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