Le repas du diable ....
L’homme :
Bientôt je sortirais de la prison
Où m’enferment mes rêve et mes fantasmes
Bientôt je reviendrais parmi les pions
Prendre ma place dans le marasme.
Le diable :
Tu reviendras où je dirai d’aller
Où la musique entraînera tes pas
Tu sortiras comme à moi il plaira
Aveugle et sourd ou les yeux exaltés.
L’homme :
De quels côtés sont les espoirs permis ?
Vers quelle voie et vers quelle aventure ?
Comme il est important le poids de mon ennui !
Comme il est fort l’espoir qui voit vers l’ouverture !
Le diable :
On passe sa vie à préparer sa mort
Et lorsque la mort vient on regrette la vie
On passe ainsi son temps à croire que l’effort
Ne vaut pas à lui seul le moindre alibi.
L’homme :
Bientôt je serais mort ou je serais vivant
Plus mort ou plus vivant ce sera l’un ou l’autre
Bientôt je serais là avec vous et présent
Et que ce soit autant d’un côté que de l’autre.
Le diable :
On passe sa vie à préparer sa mort
Et lorsque la mort vient on regrette la vie
On passe son temps à faire du tort
A vivre angoissé et mourir d’ennui.
L’homme :
Plus près de la terre il y a des oiseaux
Qui volent sans bruit et ne parlent pas
Plus près de la terre il y a encore des mots
Qui sont disponibles et qu’on ne dit pas.
Le diable :
Crois-tu à ce point justifier l’espoir
Quand tout est perdu si loin qu’on regarde ?
Toutes et tous sont là a croire vouloir
Pour croire exister lorsqu’ils se regardent.
L’homme :
La vie est plus juste que tu le voudrais
Plus présente et vive qu’on n’avoue le dire
Pour peu que l’on donne le droit d’exister
A de brefs instants qui ont des choses à dire.
Le diable :
Vois-tu dans tes délires autant la vérité
Qu’elle apparaît réelle au fil du quotidien ?
Tous les humains s’entassent et se croient protégés
Quand le danger qu’ils fuient croît de leurs propres mains.
L’homme :
Je vois dans mes délires que mon attention s’ouvre
A des sensibilités nouvelles
L’image calme d’un labour
Dans une terre fraîche et belle.
Le diable :
Tu vois avec des yeux qui ressemblent à ton âme
Et ton cœur est pareil à ce qu’il doit servir
Tu ressembles à ta voix comme elle te déclame
Tout en toi te trahit ou t’exalte à ravir.
L’homme :
Rien n’est perdu de rien et j’apprends de partout
De tout de tous du plus grand sentiment au plus petit objet
Du plus petit enfant à l’humain le plus fou
Du plus insignifiant jusqu’au très compliqué.
Le diable :
Et dis moi laisse-moi sourire de ta fièvre
Laisse-moi rire franc de ta naïveté
De ce combat stupide et mièvre
Qui te prend tout le temps de ta réalité.
L’homme :
Je me moque des sons qui chatouillent ta glotte
Fussent-ils hilarants fussent-ils suffocants
Pour moi sont seuls valables les effets polyglottes
Des bruits dans la nature que transporte le vent.
Le diable :
Crois-tu qu’ils tiendront loin les espoirs de ton cœur
Et bien longtemps encore tes pauvres illusions ?
Tu crois encore possible un mythique bonheur
Et tu uses ta vie sur d’amères passions.
L’homme :
Peut ma vie bien s’user si j’en suis satisfait
Et les journées passer si j’y puis chaque fois
Puiser comme je veux le meilleur qui est donné
Peut ma vie bien s’user si je regrette pas.
Le diable :
Laisse-moi sourire encore une fois !
C’est bien à ce point que vient la pitié !
De tout mon mépris je couvre ta voix ;
Tu ne vaut pas même le prix d’un damné.
L’homme :
Mais laisse-moi rire enfin de tes armes
Si toi tu souris que m’importe en fait
L’énumération que tu fais des drames
Qu’importe les larmes, si elles sont vraies ?
*
AEP10106825
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