Evidence

Il fait clair… 



Il fait clair, dans la nuit, ce soir, 
Des flammes rouges 
Pivotent dans le ciel, et noirs, 
Tordus qui bougent, 
Des lambeaux de ferrailles chaudes. 

Laisse sonner les cloches, Astrid, 
Canarvilliers, 
Est si beau dans la nuit putride 
Les écoliers 
Passeront des idées en fraudes. 

Elle aimait le béton, Astrid, 
Qu’elle disait, 
Triple verrous, silence aride, 
Le soir cloîtrée, 
Devant la télé déchaînée. 

A cet instant, sous la fenêtre, 
D’une explosion, 
Une fumée noire semble être, 
Sans dérision 
Pour quatre pompiers malmenés. 

Putain c’est con, le téléphone ! 
Plus fort que tout, 
Des mots encore qui me résonnent 
Comme un grand coup ; 
Je t’ai aimé, je le savais ! 

Toi qui aimais la campagne rase 
Et puis la mer, 
Des ciels de soirs, lorsque s’embrasent, 
Pas ordinaires, 
Des incendies beaux pour de vrai. 

Tu ne sauras rien de la suite 
Du feuilleton, 
D’un monde ou prennent des cuites 
De vieux matons 
Qui pensent tout, qui prennent tout. 

Et puis, ces traits qui se terminent 
D’un point final, 
Toute cette histoire qui se débine, 
D’un coup fatal, 
Mes souvenirs deviennent fous. 

Je revois les quais de la Seine 
Et puis Sultan, 
Dans ces allées, où tu promènes 
Tous ces instants, 
Avec ton sourire et ta voix. 

Que tout s’embrase ici, tu vois, 
Quelle importance ? 
Mes pensées n’ont fait qu’un seul choix ; 
Sans hésitance, 
D’un seul bond elles sont vers toi ! 



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A 071105-01