Carte postale ....
"Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. "
Baudelaire
*
Il y avait les couleurs de la vie de partout
Le vert de la forêt, le rouge des toitures
Et le bleu de la mer dérrière tes cheveux roux
La couleur de l'asphalte, les couleurs des voitures.
Mais voila le ciel bleu assombrit son humeur
Et tasse les nuages qui estompent le soleil
Il descend près de nous, se rapproche des fleurs
Et un silence étrange advient, c'est plus pareil.
De cet obscur coton des pétales décrochent
Et virevoltent et vont et font des tourbillons
Avant de se poser, comme de blanches broches
Qui couvrent peu à peu les forêts, les sillons.
Le silence étourdit le passant pétrifié
Assaillit de flocons d'ouate en rangs serrés
Tout devient désert blanc, tout devient unifié
Sous les cristaux multiples qui arrivent en marées.
C'est blanc, c'est apaisant, doux caprice du ciel
Pour l'émerveillement du poète comblé
Dans cet univers neuf, mais c'est bien naturel
Tout ce qui vient du ciel vient toujours nous combler.
Et le bleu de la mer derrière tes cheveux roux
S'est aussi conformé aux lois de ce moment
Privilège extatique, je te frottais les joues
Tes cheveux roux frisés dans le vent étaient blancs.
*
LC20020314
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