C'était l'heure de pointe ....
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C’était l’heure de pointe
C’était l’heure de pointe des idées toute faites.
Le grand marché des opinions bradées et des convictions douteuses.
Oui madame, ce n’était plus le bon temps et tout était détraqué.
Vous vous inquiétiez de l’averse qui menaçait votre permanente.
Et de ce qui se passait dans le périmètre immédiat de votre nombril et de votre susceptibilité toujours prête à se manifester lorsque vous doutiez un peu, quelquefois, de la réalité de tout ce que vous aviez entendu dire à tous propos, à tous sujets, à tous moments.
Votre malaise était palpable. Votre mal-être dans cette impression de tristesse indéfinissable.
Juste à côté ils se congratulaient gracieusement. Et ils se congratulaient encore.
Pour passer le temps et chasser les idées gênantes et croire un petit peu à quelque chose.
Croire tout ce qu’on voudra pour chasser la mort de l’esprit et des perspectives éventuelles.
Les sensibleries se déversaient sur les jours comme des habitudes prévisibles.
La sensibilité véritable était bien là, quelque part, dans la puissance d’un amour qui ne se révélait pas fatalement.
Niveau premier. Les sourires sont de convenance.
Niveau second. Les sourires sont de connivence.
Niveau troisième. Les sourires sont en communion.
Oui madame, le gros boucher de l’angle de la rue, par exemple, avait un sourire satisfait lorsqu’il avait vendu beaucoup de viande.
Ah ! L’argent ! Il faisait briller les yeux de convoitise et prenait toutes les formes du désir.
Presque toutes. La publicité n’est pas faite pour les chiens.
Qu’est-ce que nous en avons de la chance d’être humains … !
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