Evidence

Avenue des amis, un jour comme les autres, 
Bordée de bars sordides où des hommes se vautrent, 
C’est ainsi bien souvent, le désespoir existe, 
Dans une vie qui va suivre toutes les pistes, 
Et tout qui se colore à l’espoir de nos jours. 

Finies les illusions qui nous ont rendus sourds, 
Gardées précieusement pour bien nous rassurer, 
Hier n’est plus là, tué avec notre passé, 
Ici c’est dans l’instant, il dure une seconde, 
Juste le temps où nos idées abondent. 

Karl était là, accoudé sur le zinc, 
Les verres alignés qu’il prenait dans ses mains, 
Même s’il titubait, il parlait de sa vie, 
Non pas qu’il fût bavard, mais c’était sa manie, 
Ou bien il s’écroulait et restait comme mort. 

Par moments il y avait des tournées d’alcools forts 
Qui venaient réchauffer et ponctuer les phrases, 
Rien n’était vain, tout avait une base, 
Sans aucun doute tous y trouvaient confort, 
Tous avaient des espoirs, tous avaient des remords. 

Ulysse, le patron, connaissait tout le monde, 
Vite il avait le mot pour relancer les frondes, 
Walter l’assistait bien, espiègle et malicieux, 
Xavier comprenait rien à la plupart des jeux, 
Yann était le pilier de toujours et d’antan, 
Zoé, qui regardait, se marrait tout le temps. 

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 http://www.youtube.com/watch?v=UaFclY4FEI4