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Entretien avec Jacques Castermane

La voie tracée par Dürckheim est-elle une voie spirituelle ou une thérapie ?

 

Les deux en une !
Notre existence, qui est tendue entre la vie et la mort, a ses racines dans l’être. Dans la tradition du zen, l’être n’est pas conceptualisé comme étant quelque chose ou Quelqu’un. L’être est action. Se mettre en accord, en résonance avec cette action « qui fait que tout ce qui vit … vit ! » : là est la dimension spirituelle de la voie tracée par Graf Dürckheim à son retour du Japon.
Le zen, culture du silence et culture de la tranquillité (affranchi des rites et des formes culturels propres à la tradition orientale) avoue un but : la paix intérieure. En ce sens, on peut considérer le travail proposé au Centre comme étant une thérapie.

Nous avons, en Occident, pléthore de thérapies qui s’adressent à l’homme stressé, agité, tendu, inquiet, dépressif ou angoissé. N’est-ce pas suffisant ? Faut-il ajouter une nouvelle thérapie : le zen ?

Le zen n’est ni une nouvelle thérapie, ni une thérapie ancienne. Le zen nous invite à porter un nouveau regard sur l’homme, sur nous-mêmes. Avec Graf Dürckheim, je suis convaincu que ce que nous entendons par thérapie, jusqu’à aujourd’hui, n’en est en fait que la moitié !
Il est heureux que parmi les thérapies pragmatiques que nous connaissons, certaines aident l’homme à mieux fonctionner dans son rapport au monde et son rapport aux
autres. Cependant, existe une thérapie qui s’emploie à éveiller l’homme à un espace jusqu’ici ignoré : sa nature essentielle.

Spirituelle et/ou thérapeutique, quelle est la méthode à suivre sur ce chemin ?

C’est l’exercice. Une activité inventée par l’homme afin de se mettre en accord, en résonance, avec « une action qui est déjà en action au plus profond de soi-même » : l’être !
Le zen est un chemin d’expérience et d’exercice.
Pratiquant moi-même, depuis bientôt quarante ans, j’observe chaque jour les effets et l’étendue d’un exercice comme la pratique méditative sans objet.
Si l’homme fait un exercice à fond, tous les secteurs de sa vie intérieure sont fécondés par cette profondeur.

Il s’agit donc de bâtir une vie intérieure plus sereine, plus confiante, plus tranquille en utilisant un outil : l’exercice ?

Oui et non! La paix intérieure ne peut être un effet fabriqué par des exercices. La tranquillité du corps, la sérénité de l’esprit et la paix de l’âme sont des effets naturels de l’état de santé fondamental de l’homme que le zen appelle notre vraie nature.
La voie de l’action, proposée au Centre, permet et favorise le passage d’un niveau d’être à cet autre niveau d’être : notre être essentiel.
La méthode est la pratique d’un exercice qui fait passer celui qui s’exerce d’un niveau d’action à un autre niveau d’action.

 

Si je comprends bien, contrairement à la plupart des thérapies que nous connaissons, vous n’invitez pas la personne en chemin à revenir sur son passé, sur sa biographie, sur les causes de son mal-être…

 

Exactement. Nous basculons ici dans l’autre moitié de la thérapie.
Une méthode thérapeutique qui s’intéresse plus au moment présent qu’au passé ou au futur. Un chemin de maturation qui préfère l’action à la réflexion. Une voie spirituelle qui préfère l’expérience aux discours.

Vous proposez diverses activités aux personnes qui viennent au Centre ?

Fondamentalement, nous proposons la culture du silence et la culture de la tranquillité, exercées dans la pratique méditative sans objet (zazen) et l’expérience du Hara.
Quant aux autres techniques, ce dont je me soucie avant tout, c’est la personne qui enseigne. Les quelques collaborateurs qui proposent leur travail au Centre savent que la voie tracée par Graf Dürckheim a pour sens le passage d’un niveau d’être à un autre niveau d’être intérieur et que le moyen est le passage d’un niveau d’action à un autre niveau d’action.
En tant que fondateur et responsable du Centre, j’ai beaucoup de chance d’être entouré par ces femmes et ces hommes qui témoignent de la compétence et de l’humilité qui, dans tout art, désignent le maître.

 

 

Source :  Centre Durckheim

 

 

 



25/11/2010
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