André Comte Sponville ....
Biographie
Philosophe matérialiste, rationaliste et humaniste. Ancien élève de l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm (où il fut l'élève et l'ami de Louis Althusser), André Comte-Sponville fut longtemps maître de conférences à la Sorbonne (Université Paris I), dont il démissionna en 1998 pour se consacrer exclusivement à l'écriture et aux conférences qu'il donne en dehors de l'Université. Ses philosophes de prédilection sont Epicure, les stoïciens, Montaigne et Spinoza. Parmi les contemporains, il se sent proche surtout de Claude Lévi-Strauss, Marcel Conche et Clément Rosset, en Occident, Prajnanpad et Krishnamurti en Orient.
Philosophie
Il déclare vouloir renouer avec l'idéal ancien de sagesse, tout en assumant les défis de la modernité (tels qu'on les voit apparaître chez Nietzsche, Marx et Freud).
"Philosopher, écrit Comte-Sponville, c'est penser sa vie et vivre sa pensée". Il propose une métaphysique matérialiste, une éthique humaniste et une spiritualité sans Dieu, le tout dans le but de constituer "une sagesse pour notre temps".
Qu'est-ce que la sagesse, selon lui ? "Le maximum de bonheur, dans le maximum de lucidité.
Selon lui, le bonheur se trouverait "de l'autre côté du désespoir" : là où plus rien n'est à croire (puisque tout est à connaître), ni à espérer (puisque tout est à faire, pour ce qui dépend de nous, ou à aimer, pour ce qui n'en dépend pas) C'est ce que Comte-Sponville appelle "le gai désespoir", qui n'est pas sans évoquer certaines sagesses orientales, mais qui doit sans doute davantage aux Grecs (surtout Epicure et les stoïciens) et à Spinoza. Certains le disent proche du bouddhisme. D'autres,comme Michel Onfray, voient en lui "un chrétien athée". Lui se définit comme "athée fidèle". "La fidélité, c'est ce qui reste de la foi quand on l'a perdue.". Il reste de cette foi, chez lui, une morale gréco-judéo-chrétienne et une spiritualité laïque, qui débouche sur une mystique de l'immanence : "Nous sommes déjà dans le Royaume ; l'éternité, c'est maintenant". Ni optimisme, ni pessimisme chez Comte-Sponville : il s'agit de voir les choses comme elles sont, plutôt que s'illusionner à leur sujet. Fidèle à la tradition matérialiste, il dénonce les illusions ou espérances spontanées de l'homme, qui selon lui nous éloignent de la sagesse. La connaissance et l'action doivent nous guider sur le chemin de ce que les anciens nommaient ataraxie ou béatitude. Il s'agit de connaître et de vouloir, sans prendre la connaissance pour une volonté ni la volonté pour une connaissance : "comprendre la réalité de nos désirs, plutôt que prendre nos désirs pour la réalité." (Valeur et vérité, passim).
D'un point de vue épistémologique, Comte-Sponville est proche du rationalisme critique de Karl Popper. Il sépare radicalement ce qu'il appelle l'ordre pratique (les valeurs) et l'ordre théorique (la connaissance). C'est ce qu'il appelle le cynisme, qui doit à Diogène (cynisme moral) autant qu'à Machiavel (cynisme politique), et à Montaigne autant qu'à Pascal. Cela débouche sur ce qu'il appelle la "distinction des ordres" : le vrai n'est pas le bien ; le bien n'est pas le vrai. Il convient d'être fidèle aux deux, mais sans les confondre.
Politiquement, Comte-Sponville se définit comme social-démocrate ou libéral de gauche. Il ne compte pas sur l'État pour créer de la richesse, ni sur le marché pour créer de la justice. Il ne se définit pas comme "intellectuel engagé" (qui soumettrait sa pensée à une cause déjà constituée par ailleurs), mais comme "philosophe citoyen" (qui participe, dans la mesure de ses compétences, au débat public).
Il a beaucoup écrit dans la presse grand-public (Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, L'Evénement du Jeudi, L'Express, Psychologies...), mais aussi dirigé trois numéros de la Revue Internationale de Philosophie, consacrés respectivement à Montaigne (n° 181, 1992), à Pascal (n° 199, 1997) et à Alain (n° 215, 2001).
Source: Wikipedia
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